Mesures fiscales, suppression de la carte scolaire et franchises médicales : 3 raisons d’être mécontente du nouveau Président de la République et de son Gouvernement

Publié le par Martine L'Hostis

Les chaînes de télévision et de radio n’ont cessé aujourd’hui d’étaler et de ressasser ce chiffre de 65% de Français qui seraient satisfaits des premières semaines de Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République (sondage IFOP pour le Journal du Dimanche).
Pourtant, déjà plusieurs des mesures annoncées par les membres du Gouvernement, font grincer des dents, et pas seulement à Gauche…
Pour ma part, je n’en reprendrai que 3, soit autant de raisons d’être mécontente du nouveau Président de la République et de son Gouvernement.

Les mesures fiscales, tout d’abord, annoncées la semaine dernière par Eric Woerth, Ministre des Comptes publics, et parmi elles, la suppression des droits de succession. Il s’agit d’une réelle supercherie qui masque une mesure profondément injuste car profitant exclusivement aux ménages les plus aisés. En effet, du fait des abattements existants, les patrimoines petits et moyens étaient déjà non imposables en France. Ce sont donc les patrimoines les plus importants, que vise le projet de Nicolas Sarkozy. Autre mesure fiscale annoncée la semaine passée, l’abaissement du bouclier fiscal à 50% des revenus, qui revient dans les faits à supprimer l’Impôt sur la Fortune (ISF) des plus fortunés.
Ce programme fiscal annoncé par la Droite est un programme assumé de redistribution vers les plus riches ! Et l’on ne sait pas comment celui-ci sera financé…

La suppression de la carte scolaire, ensuite, annoncée à grand bruit par Xavier Darcos, le nouveau Ministre de l’Education. La Droite laisse entendre que cela permettra aux parents de choisir l’établissement de leurs enfants. En fait, c’est la possibilité laissée aux établissements de choisir leurs élèves. Une mesure à nouveau profondément injuste et qui risque de disqualifier et de laisser sur la touche les enfants issus de familles en difficultés. L’égalité des chances par l’école républicaine en serait sérieusement remise en cause…

Les franchises sur le système de soin, enfin. Roselyne Bachelot, la Ministre de la Santé, a annoncé, ce dimanche, la création de 4 franchises de soin (sur les consultations, les médicaments, les analyses médicales et les hospitalisations) dans le but de combler le déficit de la Sécurité Sociale. Là encore, une mesure injuste qui risque d’écarter des soins (ou de retarder leur accès au soins) les plus démunis. Cette mesure, qui consiste à faire peser sur les malades une plus grande partie de l’effort financier, et ce dans un esprit de culpabilisation, est une remise en cause, forte de conséquences, du principe de solidarité sur lequel repose aujourd’hui notre système d’assurance maladie.

Ces 3 mesures ne permettent pas de douter du projet de société défendu par le nouveau Président de la République et son Gouvernement. Un projet au service des plus riches qui creusera encore les inégalités entre Français. Et ce n’est qu’un début.

Voilà pourquoi il faut constituer à l’Assemblée Nationale une force d’équilibre, à Gauche, afin que soient entendues et défendues des valeurs d’humanisme et de progrès social. Afin de ne pas leur laisser les mains totalement libres…

Publié dans Débats d'actualités

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W
Les arguments de Niko (commentaire n°5) sont proprement scandaleux !!! Ils incarnent la cynisme et la suffisance de l'idéologie libérale. On reconnaît bien l'argument du très libéral Locke qui soutient le lien naturel entre mon travail et le produit de mon travail. Toute ponction sous forme d'impôt du produit de mon travail dans cette optique serait équivalente à un vol (!!!). C'est oublier sans doute que les impôts servent à la collectivité : routes, écoles, hôpitaux, administration...n'existent que grâce à l'impôt. On voit bien que le repli sur soi, sur son intérêt personnel, son égoïsme, sa vanité sont au fondement de l'idélogie libérale. L'intérêt collectif est discrédité au profit de l'intérêt personnel (ou familial). Niko veux qu'on laisse le soin à la morale (par des dons) d'aider les plus démunis. Le parti socialiste pense au contraire que c'est le rôle de la politique de produire une société juste. La morale, surtout dans l'idélogie libérale, n'offre aucune garantie de justice (de très nombreux exemples malheureusement sont là pour l'illustrer). Pour finir, je veux que ses enfants, comme les autres, puissent partir à égalité avec les plus démunis, et qu'ils méritent, par leur seul travail (et non par l'héritage qu'il leurs léguera) leur position dans la société. C'est à cette condition que la société sera vraiment juste.
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N
Avoir travailler toute sa vie, vouloir offrir un patrimoine à ses enfants, c'est légitime.Pourquoi un état ommiprésent se servirai !!!Ce régime est injuste pour tous !Certe l'on peut comprendre qu'un héritier puisse apporter de la jalousie, mais de là à littéralement le voler !Je ne suis pas un privilégié, je n'ai pas hérité, mais je travail actuellement pour ma famille. Je veux donner un héritage à mes enfants. Pourquoi viendrait on prendre le fruit de mon travail et de mes sacrifices.Si je veux donner au plus pauvres d'entre nous, je le fait sollidairement et volontairement en faisant des dons aux admirables association caritatives.
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M
Lorsque Nicolas Sarkozy parle de permettre la transmission "du fruit d'une vie de travail" il abuse et trompe les Français. Il ne vise qu'une frange très réduite de la population, car les patrimoines sont encore plus inégalement répartis que les revenus.Dans la situation actuelle, si une personne décédée à légué un patrimoine de 226 000 euros à son conjoint et ses 2 enfants, ils ne paieront aucun droit de succession.Un abattement général de 50 000 euros est applicable sur la valeur totale du patrimoine. Ensuite le conjoint bénéficie d'un abattement de 76 000 euros sur sa part et chaque enfant bénéficie de 50 000 euros sur la sienne.Or plus de 9 successions sur 10 sont inférieures à 226 000 eurosDonc cette réforme n'aura aucun effet économique bénéfique : ni sur l'emploi, ni sur lacroissance.Au contraire, comme l'ont souligné les détenteurs de patrimoines importants qui ont lancé une pétition contre le projet d'abolition de cette fiscalité au Etats UnisC'est une réforme couteuse pour l'Etat. Le manque à gagner pour les caisses publiques de 2007 à 2012 atteindrait près de 50 milliars d'euros au cours du prochain quinquennat.!!!
O
Le problème majeur par rapport à l'ensemble de ces mesures démagogiques c'est comment le gouvernement va financer tout ça? Contrairement aux engagements du Président Sarkosy, Ne cherche-t-on pas à creuser le déficit public plutôt que de retrouver l'équilibre ? Mais pour quels desseins?
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O
on nous annonce que le déficit de la sécurité sociale est déjà dans le rouge par rapport aux prévisions annuelles(-2 millards d\\\'euros). La réponse apportée par le gouvernement Fillon est la mise en oeuvre de franchises sur l\\\'accès aux soins. On fait peser à nouveau le coût financier sur les assurés sociaux au risque de les precariser alors qu\\\'en même temps on revalorise la rémunération des medecins. Deux poids deux mesures...Où est la cohésion nationale et le rassemblement, Monsieur Le Président?
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A
La carte scolaire présentait de nombreux défauts, des inconséquences voire des effets pervers. Cependant est-ce que c'était réellement une raison pour la supprimer radicalement ????? Le libéralisme pense qu'il faut dérèglementer et laisser la libre concurrence s'installer entre les entreprises (ou établissements scolaires??!!!). Cela signifie que la concurrence est également le vecteur de l'excellence scolaire (économique!!!) ??? C'est une position idéologique loin du pragmatisme affiché par Sarkozy. Tenir une pareille position, c'est ne rien comprendre à l'éducation. Les meilleurs établissements ne manqueront pas de choisir les meilleurs élèves. Les autres auront les moins bons. On aura simplement une école à deux vitesses. L'état ne doit pas laisser-faire mais corriger les inégalités de départ. Comment ? En conservant la carte scolaire et donnant réellement à l'école les moyens d'assumer son rôle en fonction des lieux dans lequels elle exerce. Car l'école n'a pas les mêmes besoins selon qu'elle est située à Neuilly ou en Seine Saint Denis (je renvoie sur ce point aux très bons travaux de Alain Renaut) : C'est le seul moyen pour que l'école donne une réelle chance de réussir à tous.  
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